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Critique de GN – Le Gang des tarés

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L’auteur de Shadow Island et Tant d’Espace n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Après nous avoir offert les jeux les plus téléchargés en 2015, Beus nous livre son nouvel opus, le Gang des Tarés, une image d’Epinal de l’enfance.

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1947, dans une petite ville du Maine. Une bande de gamins s’amuse dans les Friches. Ils sont sept, sept comme les doigts de la main d’un troll : William « Grand Bill » Chambers, Richie « Grande Gueule » Perkins, Déborah « Fil de Fer » Adams, Mary « Tête brûlée » Stephens, Benjamin « Meule de Foin » Russel, Stanley « l’Artiste » Jacobs et Mark « la Panthère » Halon. C’est ainsi que commence notre histoire. Une histoire de vacances scolaires, un été entier à faire les idiots dans la nature, l’éternité.

Et puis le drame. Dany Jacobs, futur membre du Gang, disparaît sans laisser de trace. Ou presque.

25 ans plus tard, le corps du petit garçon est exhumé lors d’un aménagement urbain. Les plaies se rouvrent et les langues se délient. Tous les anciens membres du gang, dont les vies ont pris des chemins bien différents depuis l’été 47, se retrouvent chez Richie Perkins.

Des thèmes simples

Le jeu repose sur deux enjeux définis dans la note d’intention du jeu : la nostalgie liée aux retrouvailles et la culpabilité. Ce qui c’est passé ce jour-là dans les Friches a laissé une marque indélébile, et chacun l’a géré à sa façon. Ils ne se sont pas revus depuis.

Dès la réception du trombinoscope, on sent que ce GN ne sera pas comme les autres. L’organisateur nous a demandé de lui envoyer une photo de nous enfant. Cet outil nous permet de nous projeter dans la tête des protagonistes. Voilà à quoi ressemble le Gang dans la tête de nos personnages.

Les ateliers en remettent une couche. On s’envoie des balles, des vannes, on fait une veillée pour se raconter des histoires qui font peur. On envoie un maximum de positivité, de bonheur, d’amitié, parce qu’après, il faudra mettre son costume d’adulte, et ça sera une autre paire de manches.

Des vêtements trop grands

L’enfance est un jardin secret que chacun cultive plus ou moins. Personnellement, j’en garde des très bons souvenirs, assez proches de ceux de mon personnage, Richie Perkins. Il fut donc facile de me reconnaître dans ce lien très étroit entre le personnage enfant et le personnage adulte. Dans ma fiche de personnage, deux récits : celui de Grande Gueule, et celui de M.Perkins, l’identité de Richie se trouve à mi-chemin, ou plutôt dans le dialogue entre les deux récits.

Nous sommes des adultes, mais il y a sans cesse, au dessus de nous, le souvenir des gamins que nous avons été. Nous sommes des adultes, mais les relations qui nous unissent sont vieilles de 25 ans. Nous sommes des adultes, mais nous sommes des enfants. Nos vêtements sont trop grands pour cette rencontre, on voudrait laisser la parole aux gamins qui trépignent au fond de nous, mais il y a un sujet grave qui nous en empêche.

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Une mise en scène au service d’émotions justes

Des enjeux aussi simples que clairement énoncés et des personnages close to home (proches de soi) sont souvent pour moi le signe de jeux réussis. Parce que ces ingrédients produisent des émotions justes.

Le ton du jeu, donné dans la note d’intention et les ateliers, est sans cesse rappelé, toujours subtilement car Beus est un homme subtil et délicat. L’organisateur interprète un rôle très important, qui accompagne les personnages durant les retrouvailles, et nous pouvons également nous retirer quelques minutes dans une boîte noire (blackbox) pour écouter des enregistrements. Chaque joueur a accès à quatre enregistrements sur son personnage, lié à son enfance, son adolescence ou sa vie d’adulte.

Ces choix de mise en scène sont presque imperceptibles durant le jeu, et pourtant ils participent grandement à l’ambiance et à la narration. C’est ce genre de petites attentions qui différencie un bon jeu d’un très bon jeu selon moi.

Pour conclure, le Gang des Tarés s’organise très facilement. Vous avez besoin d’un après-midi, d’un salon + une chambre, et de sept joueurs qui ont su garder leur âme d’enfant. Il sera bientôt en ligne si on croit les habitudes de partage du bonhomme. Jouez-le.

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Nom du jeu : Le Gang des Tarés

Auteur : Beus

Crédits photos : Beus et les parents des joueurs


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