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Channel: Critiques de GN – Electro-GN
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Critique de GN : Lindangen

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Lindangen est un GN suédois traitant de harcèlement entre lycéens dans un pensionnat strict. Cet article constitue un bref retour sur la session internationale qui s’est déroulée récemment.

Le GN regroupait 40 joueurs pendant quatre jours, dont un jour d’ateliers et trois jours de jeu sans interruption (le tout se terminant par un debrief structuré et une soirée). Les personnages étaient les élèves des trois classes du lycée : juniors, sophomores et seniors (respectivement élèves de seconde, première et terminale). Quelques joueurs interprétaient des professeurs.

1 - Uniformes

Les personnages fournis par les organisateurs aux joueurs faisaient moins d’une page chacun et apparaissaient sur le site web du GN de manière totalement transparente. Les joueurs étaient invités à les développer de manière collaborative avant le GN. Une source d’inspiration évidente était l’adolescence de chacun.

Les ateliers permettaient aux joueurs d’établir les habitudes et règlements du pensionnat (repas, punitions, etc.). Les joueurs affinaient aussi leurs personnages et les relations les unissant. Les ateliers se terminaient par trois scènes d’introduction correspondant aux rituels de bizutage des trois classes lors de leur arrivée en junior. Le lendemain matin, les participants débutaient en jeu au réveil.

Étant donné le caractère difficile du GN, la plupart des règles du jeu se concentraient sur la sécurité psychologique, avec notamment des safewords et un espace hors-jeu. Le reste concernait l’ars amandi, les ombres et l’égalité entre les sexes en jeu. Toute scène de viol était explicitement interdite.

2 - Elèves

Le GN se déroulait pendant trois journées ordinaires du pensionnat. Les personnages suivaient des cours (façonnés pour créer gêne et conflits), faisaient leurs devoirs, se soumettaient à diverses inspections et obligations traditionnelles de leur classe ou dortoir. Une soirée était même programmée à l’occasion de l’arrivée du printemps.

Tout ceci était l’occasion pour les pensionnaires de s’opprimer, physiquement mais surtout psychologiquement, dans une logique de compétition sociale (les personnages d’une classe se classaient par statut/popularité) ou de conformisme hiérarchisé (les traditions poussaient les seniors à obliger les sophomores à maltraiter les juniors).

La pression psychologique était essentiellement fondée sur l’humiliation et l’intimidation, avec comme interdiction de la part des organisateurs de cibler l’apparence réelle du joueur concerné. Ce type d’interaction nécessite évidemment une forte confiance entre participants (bâtie lors des ateliers) et l’utilisation consciencieuse des safewords (abondamment utilisés pendant le GN). Il était également très clairement établi qu’endurer un traitement plus extrême en jeu ne faisait pas de quelqu’un un joueur meilleur que les autres (pas de « compétition du hardcore »).

3 - Classe

Un réseau social dédié (appelé Clamor et initialement utilisé pour les GN « College of Wizardry ») était à la disposition des personnages pendant le GN. Fonctionnant comme Facebook et consorts, il encourageait un comportement typique d’adolescent moderne (selfies à répétition, téléphone vissé à la main, messages à base de memes…).

Clamor était aussi un outil au service du thème du jeu, avec son lot de rumeurs, de friend/unfriend, et surtout de harcèlement par message interposé. Les joueurs étaient encouragés à inviter leurs amis ne participant pas au GN à s’inscrire sur Clamor pour y interpréter des PNJ en relation avec les personnages.

Tout ceci fait de Lindangen une expérience assez extrême, très loin des GN scolaires que j’ai pu voir jusqu’ici, et rendue possible par des mesures de sécurité adaptées.

Auteures et organisatrices : Mimmi Lundkvist, Alma Elofsson
Site web : https://lindangenlarp.wordpress.com
Photographe : Siri Sandquist


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